jeudi 30 septembre 2021

Le conte de Wako

9 minutes pour écouter un conte... qui a l'air bien doux comme ça, mais pas sûr que la suite soit celle d'une Happy End à la Walt Disney. Bonne écoute ! https://youtu.be/_Ipf3F_-aD8

lundi 27 septembre 2021

Un bel espace de rencontres et d'enseignement

Ce colloque fait partie des journées qui ressourcent et qui permettent d'avancer, et d'accompagner mieux celles et ceux qui nous font confiance en venant nous voir. Un plaisir et une fierté de partager "la scène" avec Michel Delage, Jean-Paul Mugnier (mon ancien formateur), mes collègues Céline Paris-Zapata, Elodie Verdier, Laetitia Cosse.

mercredi 8 septembre 2021

En présenciel ou en ligne le Colloque du CERAS de Nouvelle-Aquitaine le 25 septembre 2021

Reporté en 2020, c'est avec grand plaisir que nous organisons cettre rencontre à Anglet avec des prestigieux invités comme Michel Delage, dont les livres sur l'attachement font référence, et Jean-Paul Mugnier, qui a été mon formateur à l'Institut d'Etudes Systémiques qu'il dirige. Il nous éclairera sur les enjeux systémiques autour du placement des enfants. Et l'après-midi mes collègues Elodie Verdier et Céline Paris-Zapata retraceront leurs expériences créatives en EPHAD,l'une avec un projet artistique et thérapeutique co-construit avec une artiste, et les résidents bien sûr, et l'autre autour du blason systémique. Enfin, moi-même j'interviendrais sur mon utilisation d'un conte systémique auprès des personnes migrantes à Bayonne. Laetitia Cosse apportera également son regard sur cette expérience de terrain (ci-dessous photo de Mathieu Prat au centre Pausa à Bayonne)
Pour s'inscrire aller sur www.cerasaquitaine.org. Inscription 50 euros - 9h/17h

mardi 7 septembre 2021

Mon cabinet : rue des tourterelles

Trop de la chance, diraient les jeunes. Quoi donc ? Avoir son cabinet dans la rue des Tourterelles pour une thérapeute de couple et de la famille. Les moeurs de ces volatiles correspondent bien à l’idée que je me fais d’une famille fonctionnelle d’aujourd’hui.Et rien n'empêche d'imaginer la même chose dans un couple qui ne serait pas hétérosexuel. En effet les tourterelles grises vivent souvent en couple, avec le même partenaire pour une grande part de leur vie. Quand il s’agit de s’installer Monsieur recherche et apporte les matériaux pour le nid, et Madame le construit. C’est Madame qui pond les oeufs (généralement deux par couvée), mais l’un et l’autre se relaient pendant 15 à 16 jours pour les couver. La répartition équitable des tâches se poursuit pour le nourrissage des oisillons, assuré aussi bien par le mâle que la femme, avec du « lait de pigeon ». Ce n’est autre que la régurgitation d’une substance nutritive produite dans leur jabot. 19 jours… (au lieu de 19 ans pour la humains), et après cette période, les tourtereaux s’envolent. Mais ils reviennent ! Comme souvent dans les parcours actuels, où les jeunes reviennent au nid dans des périodes de chômage, de doutes… ou de confinement. Ce « come-back » dure une semaine, et les oisillons repartent. Un peu comme s’ils venaient tester le lien d’ « attachement » (au sens des théories de l’attachement, qui définissent les formes de lien primaire dans la petite enfance). Le thérapeute familial argentin Alfredo Canevaro dans « Prendre son envol - Inviter la famille d'origine en thérapie systémique individuelle » paru en 2017, observe une pratique similaire chez les cormorans, grands oiseaux marins. Les jeunes régressent avant de pourvoir réellement prendre leur autonomie … Bon, chez les tourterelles, pas de crise du « nid vide », quand les chambres des ados sont définitivement abandonnées et que les parents ont un peu le coeur lourd…non, ils enchaînent les couvées dans la même année. Et ces piafs là n’ont pas l’air trop versés dans l’art d’être grand-parents ; ce qui constitue quand même une chance d’une belle nouvelle aventure des liens pour nous les humains.
Petit clin d’oeil à mon engagement citoyen de longue date auprès des personnes exilées, et des personnes menacées, évoquer ces oiseaux c’est raconter aussi deux histoires distinctes : celle de la « tourterelle turque », la grise, qui a trouvé sa place parmi nous, et celle de la « tourterelle des bois », oiseau migratoire aux couleurs automnales, en voie de disparition. L’arrivée de la tourterelle turque est l'exemple le plus remarquable de l'expansion d'une espèce à l'échelle du continent européen. Originaire de l'Inde, son aire de répartition s'arrêtait encore au 19e siècle en Turquie où elle était sacrée. Ce n'est qu'à partir du début du 20e siècle que remontant par les Balkans, totalement envahis en 1930, elle a progressivement colonisé d'abord les pays comme l'Autriche, l'Allemagne, puis plus au Nord. Enfin, vient la conquête de l'Ouest avec sa première observation dans l'Est de la France en 1950. Elle n'a atteint l'Andalousie que depuis 1976. Voilà donc un volatile qui a sacrément su s’adapter, en se nourrissant des graines laissées sur le côté par les humains, ou trouvées dans la nature.
Le quartier ayant été bâti dans les années 50, à une époque où la forêt couvrait encore une large part du territoire, il est fort probable que la rue doit son nom à la tourterelle des bois. Et le tableau de Picasso ci-dessus qui date de 1946 ? Mystère. En tout cas, celle des bois est un oiseau migrateur au long cours nous quittant dès la mi-août pour rejoindre le Sahel sénégalais. Il a progressivement disparu de Capbreton, avec la disparition de son habitat. La tourterelle des bois est inscrite sur les listes rouges mondiale et européenne des oiseaux menacés de l’Union internationale de conservation de la nature. Hébergeant 10% de la population reproductrice de l'UE, la France a une responsabilité importante pour la conservation de cette espèce vulnérable. Entre 2001 et 2019, les effectifs français ont diminué de 50% selon le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), essentiellement en raison de l'agriculture intensive et de la chasse. Ainsi, le gouvernement a voté cette année la suspension de sa chasse jusqu’en 2022. Court répit, que j’espère de nouvelles lois viendront prolonger… Tourterelles des bois et tourterelles des villes caracoulent-t-elles dans la même langue ? Ça nous l’ignorons, en tout cas rue des tourterelles vous pouvez vous exprimer en français, anglais, allemand, et espagnol, différentes langues que mes différents séjours à l'étranger m’ont permis de maîtriser.