lundi 19 juin 2023

Colloque sur les Objets Flottants Lille

Dans quelques jours je serai à Lille pour ouvrir une conférence de deux jours sur les objets flottants et métaphoriques. Ces techniques d'entretien créatives qui installent une atmosphère de co-construction avec les personnes qui consultent. Jeu de l'oie systémique, malle aux boutons de couture, panier à problèmes .... 12 intervenant.e.s du monde entier (presque !), 150 participant.e.s, deux jours de partage et d'échanges, je me réjouis ! Lors de la deuxième journée j'animerai deux ateliers sur "le panier à problèmes", un autre outil inventé par Yveline Rey.

lundi 6 mars 2023

Tarifs 2023

En 2023, les consultations individuelles et de couples, ainsi que de familles restent à 50 euros. Je tiens à soutenir les démarches de celles et ceux qui prennent soin d'eux-même, de leur famille et de leurs enfants. Il vous est souvent nécessaire de faire appel aux professionnels de l'aide en libéral, car l'offre du secteur public est vite saturée. Il m'arrive également de faire des tarifs solidaires en concertation avec les personnes. Enfin, dans le cadre de mon engagement bénévole au sein de l'association Diakité et de Médecins du Monde, je consulte bénévolement les personnes exilé.e.s. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour rappel : j'ai été formée pendant 4 ans à l'approche systémique, titulaire d'un Diplôme de Formation Supérieure Universitaire de Clinique Systémique et Pratiques familiales de Paris 8, et d'un certificat de l'Institut d'Etudes Systémiques de Bordeaux (IDES) sur les Abords Institutionnels et Familiaux de l'Approche Systémique. Je suis également formée à l'approche Marte-Meo pour accompagner les besoins spécifiques. J'ai également un Master 2 sur le développement de projets de solidarité, et un diplôme de Sciences-Po. Conformément à la déontologie des professionnels de la relation d'aide, je suis supervisée (par Yveline Rey), et dans un groupe d'intra-vision depuis presque 10 ans, et je continue à me former en participant à des journées d'étude et des colloques.

Inscriptions ouvertes pour septembre 2023

jeudi 19 janvier 2023

Une terre d'amour et d'humour au Portugal

< « Il y a des chiffres précis pour le nombre de médecins nécessaires par habitants… et bien, pour les clowns sociaux ça devrait être pareil ! Il devrait y en avoir partout et en nombre suffisant pour toute la population, et en particulier les personnes vulnérables » affirme Maria clown sociale à Castelo de Vide (Portugal). Une semaine passée sur le projet Maria D’Alegria m’a permis de découvrir la diversité et la pertinence de leurs activités. Lundi : rendez-vous à la ferme de Maria D’Alegria, nommée « Terra d’Amor Humor » (terre d’amour et d’humour), pour recevoir un groupe d’adultes en situation de handicap, et leur animatrice. Chaque semaine ces personnes viennent participer aux opérations en cours. Maria m’indique que le projet leur doit beaucoup : les pierres peintes qui marquent les espaces sont leur oeuvre, ainsi que les bancs de couleurs face à la scène, ou les plantations de fleurs. Pendant la crise sanitaire du COVID le seul endroit resté ouvert était celui-là, alors ils sont venus presque tous les jours. Aujourd’hui ce sont les retrouvailles après les congés de Noël : grandes embrassades avec Maria et Frenju animatrices du lieu, mais aussi avec Johanna (bénévole) et moi qu’ils découvrent. Pas d’inhibition : les câlins sont généreux, au corps à corps. Puis, nous vaquons en petits groupes aux tâches du jour : installation d’une bâche pour protéger la caravane des volontaires, travaux sous un abri… Chacun trouve sa place. --------------------------------------------------------------------------------- Mardi : réunion des clowns-sociales à la ferme. Maria et Oriana plus expérimentées forment peu à peu de nouvelles recrues. La formation passe par des ateliers de clowns et l’observation pendant les interventions (domicile, lieux publics, maisons de retraite…). Il est également évoqué le difficile financement des actions. Le collectif a trouvé une première solution en proposant à la vente des sacs en tissu avec leur logo. Celui-ci est constitué d’un coeur bleu, et d’un cercle rouge, pour représenter le nez de clown. Des bénéficiaires réalisent ces ronds au crochet. J’achète donc un sac, et trouve à l’intérieur le nom et l’âge de la tricoteuse. 96 ans ! L’étape suivante sera de réaliser une photo de la personne utilisant le sac, avec son nom et son lieu de résidence. Ce témoignage sera remis à la nonagénaire. Très jolie idée que ce circuit court et collaboratif ! Nous déjeunons ensuite avec l’équipe de l’école dans les bois. C’est une école alternative que Maria a fondée il y a quelques années et qui est aujourd’hui gérée par un collectif. Une volontaire danoise a préparé le bon repas végétarien que nous partageons au soleil. Les petits élèves mangent quant à eux sous les noisetiers (sans feuilles) avec leurs instituteurs. Les pieds dans la boue ! je pense qu’ils aiment cet endroit. Je les vois ensuite s’appliquer à ramener jusqu’à la cuisine tous les plats et les ustensiles. Autonomie et collaboration, dès le plus jeune âge. --------------------------------------------------------------- Mercredi : intervention de deux clowns sociales dans une maison de retraite appartenant à une fondation religieuse. J’ai le privilège de pouvoir les accompagner. Les deux clowns sont pimpantes. Pirikutche, alias Oriana, porte une belle robe à pois, des grands faux cils noirs, et un nez rouge en trompette. Maria D’Alegria, alias Maria, vêtue également d’une robe à pois vintage, de chaussures blanches rétro, d’un bibi noir, a un large maquillage blanc autour des yeux, des pommettes bien rouges et un nez vermillon. L’activité débute par des tests COVID sous l’arche d’entrée merveilleusement décorée d’Azulejos blancs et bleus si typiques du Portugal. Le lieu est magnifique, c’est un ancien couvent très bien restauré. Les deux intervenantes échangent tout d’abord avec l’équipe de soignantes et l’animatrice. Leurs propos sont clairs et précis, visant à rassurer leurs interlocutrices. Une résidente dans une chambre a indiqué qu’elle ne souhaitait pas recevoir de visite. « On ira la saluer, et on verra ce qu’elle dira sur le moment » répond sereine Maria. Pendant deux heures, les clowns vont à la rencontre de chacun et chacune, dans les salles collectives et dans les chambrées. Leur arrivée surprend, tire les personnes âgées de leur apathie. Des dialogues improbables se tissent. Facétieuses, espiègles, irrévérencieuses, elles blaguent, osent, débordent… Elles chantent et font chanter leur public, usagers, parents et soignants. Elles sortent de leurs sacs des accessoires insolites, tels un cochon en plastique, ou des fins papiers dorés de chocolat. Maria D’Alegria s’approche au plus près des résidents alités et n’a pas son pareil pour allumer une étincelle dans leurs yeux. Des petits mains frêles se dégagent des draps, et telles de toutes fragiles ailes de papillons accompagnent en virevoltant les chanteuses. La rencontre avec la dame qui avait exprimé des résistances est finalement aussi réussie et joyeuse que les autres. L’animatrice est ravie et prend de nombreuses photos des sourires sur les visages. Une nouvelle date est fixée pour la prochaine visite. --------------------------------------------------------------- Jeudi : Oriana passe nous prendre en voiture, car nous nous rendons à une heure de là à un colloque organisé par la Protection de l’Enfance. J’assiste ainsi notamment à l’intervention d’une psychologue, thérapeute familiale de Lisbonne sur l’impact du divorce sur les enfants. J’apprécie ses propos très systémiques, et la diversité de ses vignettes cliniques, dont notamment avec une famille homoparentale. Cette clinicienne a développé des outils qui paraissent très intéressants comme un jeu de plateau avec le parcours du vécu des enfants du divorce. Au moment de la pause déjeuner, les deux artistes mettent en place le spectacle qui viendra clôturer la journée. Il s’agit d’un théâtre d’ombres autour d’un conte pour enfants, dont les protagonistes derrière l’écran sont des usagers d’un centre de travail adapté (type ESAT) de la ville. Le conte évoque la différence et l’importance de la collaboration. Les comédiens et comédiennes du jour sont très excités de vivre cette expérience. Maria assure la narration, installée sur une chaise à côté de l’écran. En fin d’après-midi, à l’issue de la représentation, les applaudissements et l’enthousiasme du public nous touchent tous, et en particulier les participants en situation de handicap. "Cette contribution artistique est très valorisante »  me confie leur animatrice. ------------------------------------------------ Vendredi : Je consacre la matinée à la ferme à bricoler à la ferme avec Frenju tandis que Maria travaille sur son dossier de demande de subvention pour le Festival annuel de Clowns-femmes (clownesses ?). Elle me précise que depuis plusieurs années le féminin de « um palhaço » clown en portugais s’entend de plus en plus souvent : « uma palhaça », et s’en réjouit (moi aussi !). Auparavant on disait plutôt clown (palhaço), puis femme-clown (mulher palhaça). Les femmes clowns restent néanmoins peu nombreuses au Portugal. Cet après-midi, Maria intervient auprès des enfants de l’école dans les bois. Il fait beau et l’atelier théâtre a lieu sur le toit terrasse d’un bâtiment prêté par un parent d’élève. La vue sur le village blanc est fantastique. Les enfants se régalent. L’objectif pour eux est de créer un spectacle. Je ne doute pas de sa qualité et de son inventivité ! Nous visitons ensuite la petite maison en cours de rénovation que Maria souhaite dédier aux actions sociales et culturelles. Il y a encore du boulot ! Nous échangeons sur l’idée de rechercher spécifiquement via le site workaway.info des volontaires internationaux bricoleurs pour avancer dans les travaux. ---------------------------------------------- Voilà quelques unes des actions au sein de « Maria d’Alegria » dans l’Alentejo Portugais… tout ceci sans intermittence et avec bien peu de soutien financier des collectivités publiques. Mais avec beaucoup de professionnalisme, de pugnacité et d’enthousiasme ! Le projet et l’école dans les bois sont grands ouverts sur le monde et accueillent de nombreux volontaires internationaux et bénévoles. Leur slogan est « Maria D’Alegria augmente la joie interne brute » et ce n’est visiblement pas de la publicité mensongère ! --------------------------------- Si vous souhaitez acheter et produire les spectacles de Maria D’Alegria ou bien aider le projet, contactez les à info@mariadalegria.com. Maria Simoes comprend très bien le français.